
Une bénévole exemplaire : Yolande Lamontagne
Pendant la Semaine de l’action bénévole (du 16 au 22 avril), nous vous proposons des contenus sur le bénévolat et rendons hommage à ceux qui offrent leur temps précieux pour aider les autres. Merci de faire une différence dans notre communauté !
Question : Ton parcours de bénévole, comment ç’a commencé ici ?
Réponse : « Je suis arrivée à Potton en 2001. L’année suivante, j’ai rencontré Agnès Bastin Jutras, bénévole à la vieille bibliothèque, qui était auparavant dans une maison avoisinante à l’hôtel de ville. J’étais déjà bénévole à la bibliothèque à Magog parce que j’aime beaucoup la lecture. Agnès m’a demandé de faire partie du conseil d’administration de la bibliothèque de Mansonville. Rapidement, j’ai été nommée présidente. J’avais 52 ans à l’époque donc ils aimaient avoir une relève un peu plus jeune. Tranquillement, la Municipalité a bâti l’immeuble de la nouvelle bibliothèque. J’ai pris tout en charge, parce que la dame qui était bibliothécaire quittait. On a déménagé la bibliothèque ici. J’ai encore les plans de construction chez moi. »
Tout ça était fait bénévolement ?
« Oui, mais, j’ai commencé un poste de comptable pour la Municipalité en 2004 à raison de deux jours par semaine. En principe, j’étais à ma retraite ! Je venais de Montréal. Une vraie Montréalaise, de génération en génération. Ensuite, je suis venue vivre ici à temps plein. Je me suis toujours occupée de la bibliothèque, c’est mon dada. À un moment, c’est devenu du temps plein parce que pendant les vacances de la bibliothécaire, c’était difficile de trouver des bénévoles pour combler les semaines. Alors j’ai dit : « payez-moi, je serai en charge et je vais m’occuper de la bibliothèque ». Maintenant, je suis redevenue bénévole ! Bonne nouvelle ! »
Tu as commencé bénévole et tu quittes aujourd’hui la bibliothèque en tant que bénévole. La boucle est bouclée ?
« Oui, exact. J’ai fait la formation d’Annie Bécotte, qui est maintenant la responsable et je ne serai pas très loin pour lui donner un coup de main. »
Il y a eu du bénévolat ailleurs aussi ?
« J’ai été bénévole 11 ans à l’Association du patrimoine de Potton. J’ai commencé à m’ouvrir aux gens, grâce à Carole Bishop qui avait commencé à mettre en place ses marches de groupe. L’APP avait organisé le Festival Multiculturel une année. Le maire était venu nous voir, mal pris, pour nous demander si on pouvait l’organiser. On a tout fait ça, on a travaillé fort. On était très actifs à l’époque dans l’organisation d’événements. Après l’APP, j’ai bougé à Cinéma Potton et j’y suis depuis 6 ou 7 ans. C’est culturel, c’est dans mes veines. Ma fille est comédienne en France donc je suis ce milieu beaucoup. Je suis responsable du groupe de la programmation. En quittant la bibliothèque, j’aurai plus de temps pour Cinéma Potton. »
Le bénévolat ne représente pas vraiment du travail pour toi ?
« Oh non, mais la seule chose que j’ai dû faire pas mal, c’est de la comptabilité, en tant que trésorière à l’APP. Je l’ai fait longtemps, mais je n’aimais pas vraiment faire ça. C’est vraiment la seule chose que je voyais plus comme du travail. »
Quelles étaient les motivations pour faire ça bénévolement ?
« C’était facile pour moi de faire de la comptabilité alors que d’autres personnes auraient trouvé ça difficile. Je le faisais surtout pour les gens. Même chose pour la bibliothèque, c’est sûr que j’aime les livres, mais je le fais pour les gens. La relation avec les gens est incroyable. La lecture nous amène à nous découvrir, à nous connaitre. Juste par ce que tu lis, je peux dire qui tu es. Et ça, c’est précieux comme lien. Les gens qui viennent à la bibliothèque s’attachent beaucoup. »
Donc vous offrez un accueil personnalisé ?
« Oh oui, beaucoup. Au début de la pandémie, les gens m’appelaient « la pusher » parce que j’allais porter des livres chez les gens dans un sac avec mon masque ! C’est une grande passion. Je peux passer une journée entière dans une librairie. Je pars dans un autre monde. Je fais ça depuis que je suis toute petite. »
Qu’est-ce que ça te fait ressentir, essentiellement, le bénévolat ?
« Quand c’est offert gratuitement, tu le fais parce que tu aimes les gens et le contact est plus vrai avec eux que si t’étais payé. Y’a quelque chose d’autre qui se passe. C’est fascinant. Je ne suis pas obligée de la faire ! Je pourrais rester chez moi et faire ce que je veux. Pour être bénévole, il faut aimer les gens et aimer donner, c’est ça notre paye et ce qui nous nourrit. »
Qu’est-ce que tu souhaites transmettre aux nouveaux bénévoles à qui tu fais la formation à la bibliothèque ?
« C’est un endroit où les gens viennent se confier. C’est surprenant. Parfois, ce sont des gens seuls qui veulent juste jaser. »
Ça représente pour eux un espace sécuritaire ?
« Oui. Ya de l’écoute. On l’oublie beaucoup parce que tout doit être productif de nos jours, mais tout le coté relations humaines est si important et y’a bien des gens qui viennent à la bibliothèque pour ça. Ils prennent un café, viennent feuilleter un magazine, jaser. C’est un centre communautaire. Les gens qui travaillent à la bibliothèque doivent le savoir, que les gens ne viennent pas juste prendre un livre. »
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Dans la photo, Yolande pose fièrement avec les factures des livres qu’elle a acheté pendant ses 20 ans à la bibliothèque. Nous remercions Yolande chaleureusement pour toutes ses années de bénévolat et de travail pour la bibliothèque de Mansonville. Chapeau !